FCO Vaccination obligatoire mais gratuite
L'État engage 98 M€ pour une vaccination massive réalisée par les vétérinaires.
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Le ministre de l'Agriculture a décidé que la nouvelle campagne de vaccination FCO contre les sérotypes 1 et 8 serait à nouveau obligatoire et donc réalisée par le vétérinaire sanitaire de l'élevage. Dans son discours, le ministre réaffirme la stratégie d'éradication de la FCO pour justifier sa décision. Un objectif ambitieux dont on peut douter face à une maladie vectorielle et sans qu'il y ait de plan européen coordonné.
Les scientifiques de l'Afssa s'avancent peu sur ce sujet et justifient cette vaccination de masse comme moyen de prévenir le rebond d'une épidémie qui a été relativement bien maîtrisée en 2009 avec moins de soixante-dix foyers. L'autre argument, plus crédible, pour ce plan de vaccination est de simplifier les mouvements d'animaux.
Ainsi, les autorités sanitaires réuniront les deux zones à statuts différents vis-à-vis de la FCO en une seule. Et pour calmer les réticences des éleveurs, l'État prendra en charge la totalité des coûts : 98 millions d'euros ont été débloqués pour l'achat des vaccins et le paiement de l'acte vaccinal au vétérinaire. En outre, le ministère ouvre la possibilité d'un protocole dérogatoire pour les éleveurs qui s'opposent à la vaccination. Après une demande réalisée auprès de la Direction départementale des services vétérinaires, ils devront prouver que le virus ne circule pas dans leur troupeau. Autrement dit, réaliser des analyses virologiques sur un échantillon représentatif (dix animaux au moins), accompagnées de l'obligation de suivi sanitaire et de restrictions de mouvement des animaux. Mais ce protocole dérogatoire sera à la charge des éleveurs (environ 30 à 40 €/animal) et toute virologie positive impliquera l'obligation pour l'éleveur de faire vacciner son cheptel. Les collectifs FCO contre l'obligation de vacciner crient au scandale devant ces contraintes et dénoncent « un marché gigantesque ouvert aux laboratoires et financé par l'État, alors que l'immunité naturelle acquise a démontré son efficacité ».
Du côté de GDS France, on prend acte de la décision du ministre en insistant sur l'impérative neutralité de coût promise aux éleveurs.
« La date butoir du 31 mars pour ce plan de vaccination nous inquiète. Nous serons très attentifs à ce qu'aucun éleveur ne paie pour vacciner en cas de retard. Le ministère précise que les vétérinaires devront coupler cette vaccination avec une autre intervention en élevage, telle que la prophylaxie ou la visite sanitaire. Il ne doit pas y avoir de frais de déplacement pour l'éleveur si celui-ci se plie à une tournée organisée. Nous serons vigilants sur ce point », affirme Marc Gayet, président de GDS France.
DOMINIQUE GRÉMY
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